Qu’est-ce qu’une bonne vie et autres questions métaphysiques de rentrée

Septembre arrive avec ses promesses de renouveau et ses résolutions de rentrée. Comme moi, vous avez peut-être passé l'été à vous poser des questions métaphysiques et en particulier, parce que pendant l’été on remet les choses en perspectives : c’est quoi une bonne vie ?

Vlan!
12 min ⋅ 31/08/2025


Comme je suis content de vous retrouver et de redémarrer cette newsletter, de lire vos retours, vos remarques, et vous questions!

Alors bien sur ce thème sent les discussions jusqu’à pas d’heure avec une (plusieurs ?) bonne(s) bouteille(s) de rosé…(on me signale que ca n’existe pas les bonnes bouteilles de rosé mais bon…).
Et souvenez vous que si c’est trop long vous pouvez la retrouver jeudi en video sur Youtube.

J’avais anticipé ces conversations avec ma précédente newsletter sur les désirs.
D’ailleurs, elle a eu un succès que je n’avais pas anticipé comme quoi cette thématique vous parle.
Et évidemment, ce sujet de la « bonne vie » est évidemment intimement lié.

J’espère que vous avez passé un bel été rempli de soleil, de repos, de rire et de discussions.
En ce qui me concerne, j’ai passé la plupart de mon été à travailler…plutôt comique pour une personne qui prône le ralentissement (quoi ? comment ? « contradiction »…oh si peu…).
J’ai ralenti certes mais je ne me suis pas arrêté.

Vous comprenez que pour moi particulièrement la question reste : c'est quoi, au fond, une bonne vie ?

Car voici LE paradoxe de notre époque : nous n'avons jamais eu autant d'outils pour réfléchir au bonheur, autant de livres de développement personnel, autant de podcasts sur l'épanouissement... et pourtant, nous n'avons jamais semblé aussi perdus sur ce qui constitue réellement une vie bien vécue.

Juste un petit interlude car j’essaie au maximum de vous parler de nouvelles manières de diriger une entreprise.
Mais comment passer à l’action à votre niveau? En échangeant sur ce sujet avec Thierry Gilmaire, directeur du cabinet Ilétan, nous avons eu l’idée de créer un parcours pour vous permettre de passer de l’information à l’action.
Je vous invite à découvrir ce parcours en vous rendant sur le site d’Ilétan.

Le grand mensonge de la réussite moderne

Commençons par regarder en face ce que notre société considère comme une vie réussie.

La recette est simple et universellement acceptée : accumule de l'argent, du pouvoir et de la notoriété.

Marie-toi. Fait des enfants. Coche les cases dans le bon ordre. Poste les photos au bon moment sur Instagram. Souris sur LinkedIn quand tu annonces ta promotion et ne parle pas des renoncements liés. Optimise ta vie comme on optimise un algorithme.

Bien sûr chacun d’entre vous se dira dans son for intérieur : « non mais je sais que ce n’est pas ça hein…, je ne suis pas stupide » mais essayez d’être sincère avec vous-même 2 minutes quand même et vous verrez que quand vous pensez à Brad Pitt ou Steve Jobs, vous pensez « succès ».
Peu importe que le 1er ait été un grand alcoolique et l’autre un monstre humain.

Pour écrire cette newsletter, je me suis beaucoup appuyé sur Arthur Brooks, un professeur à Harvard et spécialiste du bonheur.
Il identifie deux grandes catégories de chercheurs de bonheur contemporains qu'il appelle - par commodité mais de façon trompeuse (on va y revenir) - les "Épicuriens" et les "Stoïciens" modernes.
Les premiers recherchent instinctivement le bonheur dans le plaisir immédiat et la jouissance - quand ça va mal, ils augmentent leur niveau de plaisir (shopping thérapie, vacances de luxe, expériences toujours plus intenses…)
C’est ce que l’on fait quand on favorise son « bien vivre » à son « bien être » par exemple en vivant une vie à 4 000 km heure sans même avoir le temps de voir sa vie défiler sous ses yeux.


Les seconds se concentrent sur le sens et le but - face à l'adversité, ils cherchent la signification et la raison d'être. Développement personnel, quête spirituelle, engagement militant.

Chacun pense être libre mais la réalité pour la majorité d’entre-nous, c’est que nous sommes fortement conditionnés par nos peurs, notre éducation, notre contexte religieux, nos traumas transgénérationnels….je vous renvoie vers la newsletter sur le désir.

Ce que Brooks a découvert dans ses recherches, c'est qu'une vie épanouie nécessite un mélange judicieux des deux approches : le plaisir ET le sens. Mais ce mélange, les vrais philosophes antiques l'avaient déjà théorisé il y a plus de 2 000 ans - et de façon bien plus sophistiquée que nos tentatives modernes.
Je crois que dans cette période tumultueuse, c’est quand même pas mal de revenir à la philosophie.

L'héritage de nos peurs primitives

Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs avaient des priorités simples : survivre, se reproduire, éviter l'exclusion du groupe. Leurs cerveaux ont développé des mécanismes ultra-efficaces : accumuler des ressources quand c'est possible (on ne sait jamais quand viendra la famine), rechercher un statut social élevé (pour attirer les meilleurs partenaires et protéger sa descendance), se conformer aux normes du groupe (pour éviter le bannissement qui équivaut à une mort certaine).

Ces réflexes étaient parfaitement adaptés à une époque où un hiver difficile pouvait décimer une communauté entière, où la survie de vos gènes dépendait de votre capacité à rivaliser avec vos congénères.

Le hic, c'est qu'aujourd'hui, nous vivons dans l'abondance la plus totale de l'histoire de l'humanité. Pourtant, nous continuons à nous comporter comme si notre survie dépendait de notre capacité à avoir plus que le voisin. Plus d'argent, plus de likes, plus de tout. Notre cerveau d’humain préhistorique, face au salaire de notre collègue ou aux vacances de notre ami Instagram, active les mêmes circuits de menace que nos ancêtres face à un rival qui avait trouvé un meilleur territoire de chasse.

Cette peur ancestrale de manquer explique pourquoi tant de gens continuent à accumuler bien au-delà de leurs besoins réels, pourquoi le succès financier reste l'étalon-or de la réussite, pourquoi nous avons tant de mal à nous contenter de ce que nous avons.
Ce petite retour en arrière permet de comprendre pourquoi notre cerveau n’est pas optimisé pour le quête de bonheur mais pour la survie et cela a de nombreuses conséquences.

Mais il y a un autre héritage, plus récent et tout aussi puissant, qui façonne notre rapport au bonheur : celui de la religion.

Quand la religion devient injonction sociale

Le christianisme a apporté une révolution conceptuelle majeure : l'idée que la souffrance a un sens, que le sacrifice sera récompensé. "Heureux les pauvres en esprit", "les derniers seront les premiers", "il est plus difficile à un riche d'entrer au royaume des cieux qu'à un chameau de passer par le chas d'une aiguille".
Des valeurs de compassion, d'humilité, de service aux autres qui ont permis à des millions de gens de supporter l'insupportable en leur donnant un espoir transcendant.

Mais regardez ce que ces valeurs sont devenues dans notre société sécularisée.
L'idée que la souffrance ennoblit s'est transformée en culte de l'effort pour l'effort. Celui qui ne se lève pas à 5h du matin pour faire du sport avant sa journée de 12h au bureau n'est pas assez "engagé". Celui qui refuse de sacrifier ses weekends pour son entreprise manque d'ambition. Celui qui prend du plaisir sans "l'avoir mérité" par un effort préalable génère de la suspicion.
Lundi dernier j’ai passé mon après-midi entière à prendre un cour de kite surf, résultat, je suis rentré et j’ai travaillé jusque 23h parce que je m’en voulais…cqfd.

L'injonction d'aider son prochain s'est muée en obligation de performance altruiste. Il ne suffit plus d'être bon, il faut le montrer.
Sur LinkedIn avec ses actions caritatives. Sur Instagram avec ses engagements écologiques. Dans sa bio Tinder avec ses valeurs humanistes. La vertu est devenue un produit marketing.

Et l'espoir du royaume des cieux ? Il s'est transformé en promesse de récompense différée séculaire. "Si tu travailles dur maintenant, tu pourras profiter plus tard." "Si tu fais des sacrifices pendant tes jeunes années, tu auras une retraite dorée." "Si tu investis dans ta carrière, l'épanouissement personnel viendra ensuite."

Résultat ? Nous vivons dans un monde où se reposer est suspect, où prendre du plaisir immédiat génère de la culpabilité, où le burn-out est devenu un badge d'honneur prouvant qu'on a "tout donné".

Les vrais philosophes du bonheur : leçons déformées

Pourtant, les véritables philosophes antiques avaient une vision du bonheur infiniment plus sophistiquée que les caricatures qu'on en a faites.

Épicure a été victime de la plus grande déformation de l'histoire de la philosophie. Loin du débauché hédoniste qu'on imagine, il prônait un hédonisme d'une intelligence remarquable.
Pour lui, le vrai plaisir était droit et saint, et même, si vous l'examinez attentivement, plutôt austère en réalité.
Il distinguait soigneusement les plaisirs kinétiques (actifs, intenses mais éphémères) des plaisirs katastématiques (stables, durables, liés à l'absence de douleur physique et de trouble mental).

Son objectif ? L'ataraxie - cette paix intérieure profonde qui vient quand on a appris à distinguer les plaisirs qui nous construisent de ceux qui nous détruisent, les désirs naturels et nécessaires des désirs vains créés par la société.
Épicure vivait d'ailleurs dans une simplicité extrême, se contentant de pain et d'eau la plupart du temps, considérant que tout surplus de plaisir était un bonus, pas une nécessité.
On est loin de l’image des « épicuriens » qui nous est servi dans la culture générale en raison de guerre des écoles à l’époque qui ont essayé de le discréditer en l’assimilant à un hédoniste..

Les Stoïciens (Sénèque, Marc Aurèle, Épictète), eux aussi victimes de caricature, n'étaient pas des robots insensibles mais des penseurs d'une profondeur psychologique remarquable. Leur philosophie était ancrée dans cette distinction révolutionnaire entre ce qui dépend de nous (nos pensées, intentions, désirs, décisions, valeurs) et ce qui ne dépend pas de nous (les événements extérieurs, les actions des autres, notre réputation, notre mort).
On a tous en tête cette citation de Marc Aurèle « avoir la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux et la sagesse de distinguer les premières et des secondes ».

Cette distinction n'était pas une résignation passive, mais une libération active : en concentrant toute notre énergie sur ce que nous contrôlons vraiment, nous devenons infiniment plus efficaces et sereins.
Ce même Marc Aurèle, qui était littéralement l'homme le plus puissant de son époque, écrivait dans ses Pensées : "Se contenter de vivre de manière douce et satisfaite, et du fond du cœur reconnaissant." Pas de course au pouvoir pour le pouvoir, mais l'usage du pouvoir selon la vertu même si on l’imagine pris dans ses propres contradictions lui aussi.

Et Platon, dans le Philèbe, explorait déjà cette question de l'équilibre entre plaisir et sagesse, concluant que la vie mêlée - celle qui combine harmonieusement les deux - est plus désirable que l'une ou l'autre isolément. Une intuition que la recherche moderne confirme parfaitement.

Ces philosophes avaient compris quelque chose que notre époque a oublié : le bonheur n'est pas un état qu'on atteint, mais une manière de naviguer dans l'existence.

La science moderne confirme les intuitions antiques

Ce que Brooks découvre dans ses recherches contemporaines fait écho à ces sagesses millénaires. Le bonheur durable n'est pas principalement alimenté par l'argent, le pouvoir, le plaisir immédiat ou la renommée.

Les vrais "leviers" du bonheur dans une vie, qu'elle soit professionnelle ou personnelle, incluent le sentiment d'autonomie (avoir le contrôle sur ses choix), le progrès (apprentissage et croissance continue), et la connexion (sentiment d'appartenance et d'être accepté pour qui on est vraiment).

Mais attention : il ne s'agit pas d'être "invité à la danse", mais d'être "accepté tel que vous êtes" et même de "pouvoir être le DJ" - c'est-à-dire d'avoir un rôle actif dans la création de votre environnement social et professionnel.

Le travail, pour être source de sens durable, doit principalement servir les autres. Brooks donne l'exemple que je trouve frappant d'un agent d'assurance qui peut trouver un sens profond en "éliminant la peur de quelqu'un" plutôt que simplement en vendant des polices d’assurances.
La même activité et 2 perspectives radicalement différentes, 2 niveaux de satisfaction professionnelle aux antipodes.

Finalement une des découvertes la plus importante est l'intégrité et la cohérence sont fondamentales pour le bonheur. La recherche montre que la "perception de sa propre insincérité" nuit profondément à notre besoin de nous voir comme authentiques et cohérents.
Si vous prêchez des valeurs transcendantales mais êtes secrètement motivé par l'argent, le pouvoir et la célébrité, cette incohérence sera perçue - par les autres, mais surtout par vous-même - et votre bien-être en pâtira.

Quand je me questionne sur mes motivations profondes, j’adore regarder des vidéos ou lire des textes de personnes sur leur lit de mort et ce qu’ils auraient adoré faire plus dans leur vie. Généralement c’est plutôt très simple.

L'art de redéfinir le succès

Alors comment sortir de cette spirale de l’accumulation ? Comment redéfinir ce qu'est une bonne vie dans un monde qui nous bombarde constamment de fausses promesses de bonheur ?

D'abord, en revenant à cette question fondamentale que Brooks considère comme le point de départ : "Connais-toi toi-même". Êtes-vous plutôt épicurien ou stoïcien dans votre approche naturelle du bonheur ?
Avez-vous tendance à chercher le plaisir quand ça va mal, ou plutôt le sens ? Ni l'un ni l'autre n'est supérieur, mais les identifier vous permet de travailler consciemment à un équilibre.

De mon coté, je différencie « bien-vivre » (accumulation dont on a parlé un peu plus tôt) du « bien être » et je trouve que ces 2 mots expriment vraiment bien la manière de balancer sa vie. Il n’y a pas de limite haute au « bien-vivre » si on rentre dans cette spirale et par conséquent, j’ai décidé de me concentrer sur mon « bien-être » tout en maintenant mon « bien-vivre ».
En vivant à 100% de mon temps à Paris ou NYC, je gagnerais plus, j’aurais plus d’opportunités, de soirées, de notoriété etc…c’est vrai mais à quel prix pour mon bien-être ?

Ensuite, en questionnant radicalement vos définitions du succès. Platon, dans la République souligne que le vrai homme d'État - nous dirions aujourd'hui la vraie personne accomplie - vise à rendre les gens "aussi bons que possible", à commencer par soi-même.

Qu'est-ce qui vous fait vibrer à 3h du matin ? Pas ce qui vous stresse ou ce qui nourrit votre ego. Ce qui vous fait vraiment vibrer. Ce pour quoi vous accepteriez de vous lever à l'aube.
Ce qui vous fait perdre la notion du temps. Ce qui vous donne envie de raconter votre journée avec des étoiles dans les yeux.
Et surtout : qu'est-ce qui reste quand personne ne regarde ? Quand il n'y a plus de like à récolter, plus de promotion à décrocher, plus de reconnaissance sociale à gagner.
Qu'est-ce qui vous rend fier de vous au fond de votre lit le soir, quand vous faites le bilan de votre journée ?


Ce qui me semble assez clair pour moi-même, c’est qu’apprendre et transmettre me mettent profondément en joie.
L’étape supplémentaire c’est de trouver une manière simple d’exprimer une idée complexe.
Mais ce qui m’apporte encore plus, ce sont mes relations, amoureuse, amicales et familiale bien sûr.

Les relations : le cœur oublié de la bonne vie

Car voici ce que toutes les recherches confirment et que les philosophes antiques savaient déjà : une bonne vie est fondamentalement relationnelle.

Aristote affirmait que l'homme est par nature un "animal politique" - pas au sens politicien, mais au sens d'être fait pour vivre en communauté. La fin suprême, selon lui, est le bonheur de la communauté, et l'éducation et les lois sont les instruments pour former de bons citoyens et assurer leur épanouissement collectif.

Les Stoïciens allaient encore plus loin : Marc Aurèle considérait l'univers comme une seule cité et tous les hommes comme des "citoyens" de cette grande société. Pour lui, tous les êtres rationnels sont faits les uns pour les autres, pour "se faire du bien" mutuellement. La vertu, même cachée, "répand l'utilité autour d'elle".

Mais attention : il ne s'agit pas de relations superficielles ou utilitaires. Brooks insiste sur l'importance des amitiés profondes et des connexions authentiques. Pas juste être invité aux soirées, mais être accepté pour qui vous êtes vraiment, avec vos failles et vos contradictions.
Parce que je vois trop de personnes errées aux soirées cool ou passer de festival en festival et ils m’ont plutôt l’air perdus que profondément heureux (oui je vous place un petit jugement de valeurs juste là ahahaahhah).

Etre en relation de cette manière demande une forme de courage particulier : celui de montrer sa vulnérabilité, pas celle performative que l’on retrouve sur les réseaux sociaux mais plutôt de refuser les masques sociaux, d'oser faire avec ses failles, ses contradictions, ses biais et d’intégrer tout cela.
Ca suppose d’être authentique avec soi-même et de revenir à la question du désir.

L'art de l'instant présent (en vrai, pas le truc à la mode)

Et puis il y a cette compétence fondamentale que notre époque d'hyperconnexion nous fait perdre : la capacité à être présent à sa propre vie.

Les gens heureux ne collectionnent pas les expériences comme des trophées Instagram.
 Ils savent transformer le quotidien en moments mémorables.
Cela me penser aux galères de Salomé Saqué en Slovénie cet été que j’ai adoré regarder sur Instagram.
Bien sûr, c’est lié au fait de la connaître un peu personnellement mais je crois surtout que la galère c’est ce qui génère les meilleurs souvenir franchement.
On reconnait les personnes qui savent être présentes en les observant : elles savourent leur café du matin au lieu de l'avaler en répondant à leurs emails. elles écoutent vraiment quand leurs amis leur parlent au lieu de préparer mentalement leur prochaine réplique.

Cette présence consciente n'est pas une technique de méditation à la mode, c'est une véritable philosophie de vie.
C'est l'art de faire de chaque moment - même les plus banals - une occasion de connexion avec soi-même et avec le monde.

Autant vous dire que personnellement ca reste un objectif mais je n’y suis pas…

Marc Aurèle méditait sur cette vérité : "Ce monde est pur changement, et cette vie, opinion." Tout passe, tout change, rien n'est permanent. Cette impermanence pourrait nous angoisser, mais elle peut aussi nous libérer : puisque tout passe, autant être pleinement présent à ce qui se vit maintenant.

Oui Marc, je suis d’accord…mais passer de la pensée à l’acte n’est pas si facile ;

Mode d'emploi pour une rentrée révolutionnaire

Concrètement, comment appliquer tout cela ? Comment faire de cette rentrée autre chose qu'une énième série de bonnes résolutions vite oubliées ?

Première étape : l'inventaire authentique

Faites un vrai bilan - pas celui qu'on fait pour les autres, mais celui qu'on fait pour soi et de se parler à la 2eme personne comme si vous parliez à une autre personne (bon ne le faite pas en public par contre ahahahahah)
Qu'est-ce qui vous a vraiment rendu heureux ces derniers mois ? Pas ce qui vous a donné bonne conscience ou qui a impressionné votre entourage. Ce qui vous a procuré de la joie authentique, de la satisfaction profonde.

Pour moi, prendre du temps pour lire des romans, apprendre à faire du kitesurf, me retrouver dans une situation totalement nouvelle et ne rien maîtriser (je ne maîtrise toujours rien d’ailleurs).

Et à l'inverse : qu'est-ce qui vous a épuisé sans vous nourrir ? Quelles activités, quelles relations, quels engagements drainent votre énergie sans rien apporter en retour ?

Deuxième étape : la définition personnelle du sens

Identifiez ce qui donne vraiment du sens à votre quotidien. Pas selon les critères sociaux, mais selon vos propres valeurs. Qu'est-ce qui vous fait sentir utile ? Qu'est-ce qui vous donne l'impression de contribuer à quelque chose de plus grand que vous ?

Brooks insiste : le travail épanouissant est celui qui sert les autres. Mais "servir les autres" peut prendre mille formes différentes. Un comptable qui aide les familles à mieux gérer leur budget sert les autres. Un artiste qui crée de la beauté sert les autres. Un parent qui élève ses enfants avec amour et exigence sert les autres.
De mon côté, j’ai la chance que la quasi-intégralité de mon travail m’épanouisse, ma seule limite c’est de devoir gagner ma vie et donc d’être contraint à une démarche commerciale mais je me dis que c’est aussi bien car cela me contraint à reconnaître, d’une certaine manière, ma valeur.

Troisième étape : l'art du non

Apprenez à dire non à ce qui ne vous correspond pas, même si c'est socialement valorisé.
Non aux invitations qui vous ennuient. Non aux projets qui ne font pas sens pour vous. Non aux comparaisons qui vous diminuent.

Comme le disait Marc Aurèle : l'approbation doit venir de ceux qui vivent selon la nature - votre nature profonde - non de la foule qui suit les modes et les apparences.

Quatrième étape : la cultivation des relations authentiques

Investissez dans les relations qui vous nourrissent vraiment. Pas celles qui font bien sur le CV social, mais celles qui vous permettent d'être vous-même. Les amitiés où vous pouvez montrer vos failles sans jugement. Les amours où vous n'avez pas besoin de jouer un rôle.

Et osez la vulnérabilité. C'est le prix de l'authenticité relationnelle.

L'audace de la simplicité

Car au final, une bonne vie tient peut-être dans cette audace folle : celle de la simplicité volontaire. Non pas la simplicité par contrainte ou par résignation, mais la simplicité par choix conscient.

L'audace de vouloir ce que l'on veut vraiment, sans fioritures sociales. L'audace d'être heureux sans demander la permission à qui que ce soit. L'audace de définir soi-même ses critères de réussite, même s'ils ne ressemblent à rien de ce qu'on nous vend.

Dans un monde qui nous vend de la complexité, du toujours plus, du toujours mieux, il est révolutionnaire de dire : "Moi, ce qui me rend heureux, c'est ça. Et ça me suffit."

Platon parlait de la vraie richesse comme de la "vraie monnaie" d'échange pour toutes choses : la sagesse, la beauté, le courage, la justice. Des valeurs qui ne se dévaluent jamais, qui ne peuvent pas être volées, qui grandissent quand on les partage.

Et si on arrêtait de courir ?
Vu que j’ai bossé quasi tout l’été vous avez le droit de vous dire « c’est l’hôpital qui se fout…. » mais il faut voir mon rythme à l’année aussi je pense.

Mais pour cette rentrée, au lieu de vous demander comment faire pour réussir votre vie selon les critères des autres, demandez-vous plutôt : comment faire pour que votre vie vous ressemble vraiment ?

Comment faire pour que, dans dix ans, vous puissiez regarder en arrière et dire : "J'ai vécu ma vie, pas celle qu'on attendait de moi" ?

La révolution commence par là. Par cette petite voix intérieure qui sait, au fond, ce qui est bon pour vous. Cette voix que Marc Aurèle appelait le "génie intérieur" et que nous appelons aujourd'hui l'intuition. Il suffit juste d'avoir le courage de l'écouter.

Et peut-être, juste peut-être, de troquer la course folle contre la danse. Car une bonne vie, au fond, c'est peut-être simplement une vie où l'on danse plus qu'on ne court.

Alors, prêt à changer de musique ?

Cette semaine sur Vlan!

#360 Briser le silence sur la ménopause avec Sophie Kune

Sophie Kune est une amie de blog que je connais depuis près de 20 ans, je l’ai vu évolué au fur et à mesure des années et elle est l’une des personnalités en France qui a le plus libérée la parole sur la ménopause avec un livre et un podcast dédié entre autres.
Sophie nous parle sans far dans cet épisode de ce qu’est la péri-ménopause et la ménopause, de comment s’y préparer, de l’injonction faites sur les femmes qui sont souvent considérées en fonction de leur capacité reproductive (réglées jusque ménopausée).
Autant la parole s’est libérée relativement sur l’accouchement, autant le prochain tabou à briser c’est vraiment celui de la ménopause et c’est totalement le sens de cet épisode.

#58 Le “care” comme stratégie business avec Jonathan Salmona

Jonathan Salmona est le co-fondateur de Shodo, une entreprise de services numériques (ESN) atypique, construite sur des valeurs de transparence, de redistribution et de soin — du vrai CARE appliqué à l’univers ultra concurrentiel du conseil tech. Il n’a pas écrit de livre (pour le moment), mais son modèle, lui, vaut bien plusieurs chapitres.

Dans cet épisode, j’ai eu le plaisir d’explorer avec lui la manière dont il a littéralement retourné la table d’un système classique, souvent cynique, qui maximise la marge au détriment des humains

Des liens tout à fait incroyables

  1. L’I.A. pourrait-elle ralentir la science?

    On a toujours tendance à voir l’I.A. comme cette capacité à aller plus vite, plus loin, plus fort.
    Pourtant être intelligent, ce n’est pas simplement résoudre des problèmes, c’est de se poser des questions qui n’existaient pas jusqu’à présent et structurellement l’I.A. n’est pas équipée mais plus que cela pour les personnes non vigilantes, l’I.A. créé un énorme effet de contentement.
    Un article en anglais à lire dans son intégralité ici.

  2. Fin de l’accroissement naturel en France en 2025

    De manière un peu silencieuse, la France a rejoint en 2025 le club des pays avec une décroissance de la population cette année et donc pour les années suivantes.
    Dans 5 ans en France il y aura plus de personnées “agées” que de jeunes et cela pose des questions economiques fondamentaies mais aussi requestionne le système social. Un sujet que les politiques abordent peu puisque les votants sont principalement les personnées “agées”…cqfd
    A lire ici!

  3. Ce que les 6 premiers mois de 2025 nous ont appris

    J’adore quand Béatrice prend la plume pour nous partager sa lecture du monde. L’article pourrait être plus long mais Béatrice est toujours très pertinente je trouve et sa manière d’envisager les mois qui viennent de s’écouler et ce que l’on peut attendre des mois à venir! Une lecture courte et intéressante.

Je me limiterais toujours à 3 liens donc voilà c’est tout pour cette semaine (sachant que Vlan! La newsletter C’est bimensuel comme Vlan! Leadership), n’hésitez pas à me faire des retours et à partager la newsletter à vos amis, collègues, connaissances si vous la trouvez pertinente. Il y a un bouton juste en dessous !

Vlan!

Vlan!

Par gregory pouy

Je suis Grégory Pouy, un passionné des liens humains et des transformations qui façonnent notre société. Après des années dans le monde de la transformation digitale, j’ai décidé de prendre un autre chemin : celui de la réflexion, de l’authenticité et de la nuance.

Je suis profondément convaincu que dans un monde qui va toujours plus vite, prendre le temps de comprendre est une force.

À travers mon podcast, mes écrits, mes conférences et mes accompagnements et désormais cette newsletter je cherche à donner des clés pour mieux appréhender le monde, avec lucidité et bienveillance afind d’être plus serei dans un monde instable.

Ce qui me motive, c’est d’aider chacun à poser un regard différent sur la vie, à s’interroger sur ce qui compte vraiment, et à nourrir des liens profonds et sincères. Je ne prétends pas avoir toutes les réponses, mais je pose les bonnes questions – celles qui permettent d’avancer avec plus de clarté et de conscience

Les derniers articles publiés