À la recherche de la "bonne vie" (et autres questionnements de saison)

Il est minuit, le champagne pétille, les bonnes résolutions fusent. Cette année, promis, on devient la meilleure version de nous-même (lol). On fait plus de sport, on mange plus vert... Mais attendez... Qui a décrété que janvier était le mois officiel de l'introspection collective ? Et d'ailleurs, ça veut dire quoi d'avoir une bonne vie?

Vlan!
6 min ⋅ 12/01/2025

Je me suis pris au jeu des questionnements existentiels, vous savez, ceux qui surgissent quand on devrait dormir mais qu'on fixe le plafond à la place.

Qu'est-ce qu'une "bonne vie" exactement ? Est-ce une collection de plaisirs comme le suggérait Freud ? Un compte en banque bien garni ? Une suite infinie de stories Instagram parfaitement calibrées ? (clairement on va tous être d’accord que non définitivement pourtant combien d’heures passées…).
Et les questions se suivent et s’enchaînent dans ma tête : Qu’est ce qui rend la vie bonne ? A quoi est bonne la vie en réalité ? Est-ce qu’il y existe une règle universelle ?

La mélodie de "La Belle Vie" (lancez le morceau) de Sacha Distel me trotte dans la tête pendant que j'écris.

J’en adore la mélodie, le titre et l’interprétation mais je n’avais jamais vraiment prêté attention aux paroles.

 "Ô la belle vie, sans amours, sans soucis, sans problème”

Si on prête attention aux paroles, il critique cette vie sans contrainte d’une certaine manière mais cela donne a réfléchir.

D’un autre coté, j'ai rencontré suffisamment de persones qui avaient "tout" sur le papier - la maison de rêve, le job qui fait rêver les autres, les titres, le partenaire qui coche toutes les cases - pour savoir que la tristesse peut s’immiscer un peu partout et parfois de manière surprenante.


Fernando Pessoa disait que s'il est facile de rêver, et que ça peut être "la barbe d'aimer", c'est sans doute "mieux que de ne pas aimer".

Et lui et Sacha Distel avaient peut-être mis le doigt sur quelque chose d'essentiel.

L'étude de Harvard sur le bonheur (vous savez, celle qui suit des gens depuis 1938 - autant dire suffisamment longtemps pour qu’elle vaille mieux que l’avis de notre tonton Georges qui a vu un sujet dans le journal de 20h ) nous dit quelque chose de fascinant : ce qui nous rend vraiment heureux, ce ne sont ni les likes, ni les bonus de fin d'année, mais principalement la qualité de nos relations humaines (ce n’est pas le seul critère néanmoins) mais aussi que plus vous êtes utile à votre communauté, plus vous avez de chances d'être heureux.

Ironique, non ? Dans un monde où les traders gagnent plus que les professeurs, où ceux qui spéculent sur l'argent sont mieux payés que ceux qui sauvent des vies.

Prenez les pompiers : ces héros du quotidien qui risquent leur vie pour sauver la nôtre. On les applaudit quand ils éteignent les flammes, mais on ferme les yeux quand il s'agit de valoriser leur travail.

D’ailleurs, la catastrophe survenue à Palisades - Los-Angeles cette semaine nous a permis de découvrir que pour faire $100 millions/an d’économie l’on préfère envoyer des détenus au feu, payés une misère ($5/heure), plutôt que d'investir dans de vrais professionnels.

Une bien étrange façon de mesurer la valeur d'une vie, non ?

Cette société qui met un prix sur tout mais ne connaît la valeur de rien nous pousse à reconsidérer ce qui compte vraiment.

Et justement, revenons à notre quête du bonheur...dans un monde dans lequel nous mettons tellement en scène l’indépendance et l’anonymat des grandes villes, peut-être on devrait réfléchir à 2 fois à ce que l’on souhaite vraiment et ce qui est bon pour nous.
Sur Vlan,
le sociologue de la ville Bruno Marzlof m’avait rappelé que plus la ville était grande, plus on se sentait seul.

D'ailleurs, parlons-en de cette solitude moderne. Elle tue autant que l’alcool ou le tabac, mais contrairement aux cigarettes, elle n'a pas de message d'avertissement sur l'emballage. Nos écrans sont devenus nos meilleurs amis, mais ce sont des amis qui ne nous serrent jamais dans leurs bras quand ça ne va pas.

Le bonheur n’est pas figé : heureusement il est possible de développer des relations plus riches et de trouver le bonheur à n’importe quel moment de la vie.

Et l'argent dans tout ça ? L'étude de Harvard lui donne un rôle secondaire, comme un acteur de soutien dans le film de notre vie. Bien sûr, il aide à dormir plus tranquille quand les factures sont payées.

Mais une fois les besoins de base couverts, accumuler plus ne vous rend pas plus heureux.

Ce qui ressort de l’étude, c'est que c’est votre relation à l'argent qui compte pour votre bien-être, pas le montant sur votre relevé bancaire. Passé $75 000 euros à l’année, l’argent n’a plus d’influence sur votre bonheur.

A noter que c’est quand même bien au-delà du revenu moyen des Français surtout à un moment ou, comme le souligne Antoine Foucher (ancien conseiller de Xavier Bertrand – pas exactement à gauche) dans son ouvrage « le travail qui ne paie plus », on ne peut plus améliorer sa qualité de vie en travaillant.

Si le terme n’avait pas été utilisé pour un livre (formidable d’ailleurs), je pourrais dire que les critères définis par cette étude forment une sorte de « manifeste des évidences ».
Le tout n’est pas de savoir tout cela mais de le mettre en pratique et de résister aux injonctions sociétales qui nous disent-elles que le bonheur se cache derrière l’accumulation.

Il ne s’agit pas nécessairement de prendre tous ces éléments à la lettre en particulier parce qu’au cours du temps, les notions de bonheur, de relations et de réussite ont évolué avec le temps et qu’il existe plusieurs biais cognitifs dans les réponses.

Bien sûr, beaucoup de philosophes se sont penchés sur la question, des auteurs aussi comme Camus dans le mythe de Sisyphe notamment.

Ce dernier rejoint d’ailleurs la seconde référence à laquelle je pense naturellement sur le sujet, Viktor Frankl.

Viktor Frankl (qui en connaissait un rayon sur la résilience, ayant développé sa théorie dans un camp de concentration - on relativise d'un coup nos petits soucis du quotidien) va plus loin. Dans "Man's Search for Meaning", il identifie trois sources principales de sens : le travail (faire quelque chose qui compte vraiment pour soi), les relations humaines (aimer et se connecter profondément aux autres), et notre attitude face à la souffrance.

Même quand tout est perdu, nous dit-il, nous gardons la liberté de choisir comment nous réagissons.

"Lorsque nous ne sommes plus en mesure de changer une situation, nous sommes mis au défi de nous changer nous-mêmes."

Revenons aux basiques, peut-être qu’une bonne manière d’avoir une bonne vie est d’arrêter de vivre comme si on avait tout le temps du monde.
Pas pour se mettre la pression, mais pour se poser LA question qui compte: "Si je n'avais que 24 heures à vivre, est-ce que je passerais vraiment deux heures à scroller sur TikTok pour voir des gens faire des pancakes arc-en-ciel ?" Est-ce que je regarderais ce énième mauvais film sur Netflix, seul dans mon coin, plutôt que de le partager avec ceux que j'aime ?

Cette année, j'ai décidé de faire quelque chose de simple. J'ai une petite boîte, et chaque fois que quelque chose d’exceptionnel m'arrive, j'écris un mot et je le glisse dedans. Pas de filtres, pas de likes, juste des moments de vie bruts de décoffrage. Une collection de petits bonheurs qui ne valent rien sur le marché boursier mais qui, mis bout à bout, dessinent peut-être ce qu'est vraiment une "bonne vie".

Bien sûr, on pourrait critiquer tout ça. Dire que l'étude de Harvard a sous-estimé la créativité individuelle, la spiritualité, la santé mentale. Que les notions de bonheur et de réussite ont évolué depuis 1938. Que tout ça, c'est bien joli sur le papier...

Mais peut-être que la vraie question n'est pas de savoir ce qu'est une bonne vie en théorie, mais de commencer à en vivre une en pratique. Alors, qu'est-ce que vous mettriez dans votre boîte à bonheurs ?

Cette semaine sur Vlan! & Ping!

L’épisode de cette semaine sur Vlan! va beaucoup faire parler et être partagé je pense car la perversion narcissique et les personnes dîtes “toxiques” sont partout à en croire les discussions de comptoir.
Le risque lorsque l’on fait cela c’est d’invisibiliser celles qui sont vraiment sous emprise car si tout le monde est “pervers narcissique” alors plus personne ne l’est.

C’est de cette manière que débute ma conversation avec Anne Clotilde Ziegler psychothérapeute, autrice de 4 livres sur le sujet.
Ensemble nous revenons sur tout ce que vous avez toujours rêvé de savoir sur la perversion narcissique :

  • Comment la définir?

  • Comment la voir venir?

  • Qui est ciblé?

  • Comment s’en départir?

  • Comment réagir quand un de nos proches est sous emprise?

et d’autres nombreuses questions bien sur!

Sinon, j’ai décidé de monétiser Vlan sérieusement!


Fin 2024, j’ai réalisé que 80% de mon temps de travail était offert (Vlan!, Ping!, cette newsletter, mes articles divers et variés) et que ce n’était pas me respecter que de fonctionner comme cela.
Mais que surtout il existe une réalité économique au podcast et que je vais devoir arrêter Vlan! et Ping! faute de moyens si je continue sur cette lancée.
Ce n’est pas votre problème mais si vous aimez Vlan!, c’est le moment soit de participer à la cagnotte, soit si vous pensez qu’il y a une résonnance entre votre marque et Vlan! je serai ravi d’envisager un partenariat. (idem sur Ping!).
Aussi, j’ai décidé de proposer le catalogue de Vlan! pour la communication interne des grandes entreprises donc si cela fait du sens pour vous, je serai aussi ravi d’en discuter.

Ping revient bientôt!

Pas d’épisode de Ping en cette rentrée car je préfère de loin proposer des épisodes de qualité que de sortir nécessairement un épisode.
Depuis 20 ans que je créé du contenu, j’ai cette conviction qu’il est indispensable d’avoir une rigueur dans la qualité du contenu proposé.
Je ne peux que promettre que Ping ne va pas s’arrêter et que j’ai des épisodes exceptionnels qui arrivent, je suis même déjà hyperexcité à l’idée

DES LIENS TOUT À FAIT INCROYABLES!

  1. Comment lire la décision folle de Zuckerberg cette semaine?

    De tout temps la Silicon Valley a été du coté des démocrates, qu’est ce qui a pu piquer Zuckerberg de supprimer toutes les équipes de fact checking de Facebook/Instagram? D’ou vient cette idée du fact checking? Quels sont les impacts de cette décision? Cet article est éclairant si vous ne vous êtes pas renseigné sur le sujet.
    Comme je l’ai lu par ailleurs, à force d’interventionnisme dans la culture américaine, ce que l’on considère comme la défense des idées “juste” est venu en opposition au premier amendement de la constitution américaine.

  2. Ce que j’écrivais en 2016 sur la France et le changement

    Je suis retombé sur cet article écrit il y a 8 ans par moi même alors que je vivais à NYC et que je découvrais Elon Musk. C’est fou comme j’ai pu évoluer dans mes points de vue même si la critique culturelle que je fais à la France est toujours aussi vive.
    La Start-up Nation a bien vécu et est largement derrière moi désormais.
    Je trouve ca drôle de faire son auto-critique.

  3. Regarder ce qui se passe en Corée du sud est édifiant

    En tous cas, c’est ce que je me suis dit en enregistrant. un épisode sur la démographie il y a peu pour Vlan! mais aussi en voyant comme le pays était devenu hyper réactionnaire et machiste.
    Désormais ils reprennent des slogans de Trump aussi fou que cela puisse paraître mais je vous laisse découvrir cela en image.

Je me limiterais toujours à 3 liens donc voilà c’est tout pour cette semaine (sachant que Hop! C’est bimensuel comme Ping!), n’hésitez pas à me faire des retours et à partager la newsletter à vos amis, collègues, connaissances si vous la trouvez pertinente. Il y a un bouton juste en dessous !

Vlan!

Vlan!

Par gregory pouy

Je suis Grégory Pouy, un passionné des liens humains et des transformations qui façonnent notre société. Après des années dans le monde de la transformation digitale, j’ai décidé de prendre un autre chemin : celui de la réflexion, de l’authenticité et de la nuance.

Je suis profondément convaincu que dans un monde qui va toujours plus vite, prendre le temps de comprendre est une force.

À travers mon podcast, mes écrits, mes conférences et mes accompagnements et désormais cette newsletter je cherche à donner des clés pour mieux appréhender le monde, avec lucidité et bienveillance afind d’être plus serei dans un monde instable.

Ce qui me motive, c’est d’aider chacun à poser un regard différent sur la vie, à s’interroger sur ce qui compte vraiment, et à nourrir des liens profonds et sincères. Je ne prétends pas avoir toutes les réponses, mais je pose les bonnes questions – celles qui permettent d’avancer avec plus de clarté et de conscience

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